Le nouvel accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique pourrait mettre en péril l’ensemble de l’industrie de l’aluminium du Canada. Les élus ainsi que le Syndicat des travailleurs de l’aluminium d’Alma, demandent au gouvernement de revoir l’entente afin de protéger l’industrie.
« Des emplois, des usines et des projets d’investissements sont en jeu », selon Sylvain Maltais, président du Syndicat des travailleurs de l’aluminium d’Alma.
Si l’ACEUM est ratifié, il permettra au Mexique d’importer de l’aluminium provenant de pays qui sont des compétiteurs du Canada, notamment l’Inde et la Chine.
« Là, nos compétiteurs vont pouvoir rentrer par le Mexique, s’y installer, prendre du métal qui va venir de Chine. Ils vont pouvoir rentrer sur le marché des États-Unis à faible coût, car la main d’œuvre coûte moins cher là-bas. Ils n’ont pas les mêmes obligations environnementales », ajoute le syndicaliste.
Rappelons que l’aluminium produit au Canada représente la plus faible empreinte de carbone au monde. Par ailleurs Rio Tinto et Alcoa envisagent déjà la carboneutralité de leur industrie.
Le maire d’Alma réagit
« C’est totalement aberrant qu’à l’ère où l’environnement est une préoccupation de tous les instants, que M. Trudeau favorise un « aluminium noir » produit grâce au charbon, au détriment de l’aluminium canadien, la plus verte du monde », a affirmé Marc Asselin par voie de communiqué.
Il demande au gouvernement fédéral de revoir sa position.
« Il est inacceptable de mettre en péril l’expertise acquise au cours des dernières années. Je suis très inquiet pour l’avenir du Saguenay-Lac-Saint-Jean s’il n’y a pas de changements dans les clauses de l’ACÉUM. »
Brunelle-Duceppe
Alexis Brunelle-Duceppe est indigné quant à l’attitude des libéraux dans ce dossier, qui les ont pris par surprise en signant une entente qui ne protégeait pas l’industrie.
« Si 90% de la production de l’aluminium canadien était produit en Ontario, pensez-vous qu’il y aurait eu une protection? Moi je pense que oui. Encore une fois, on voit que le Québec est laissé de côté par le fédéral », affirme le bloquiste.
Au cours des derniers mois, le gouvernement libéral a pourtant multiplié les visites dans la région. Les ministres Chrystia Freeland, François-Philippe Champagne ainsi que Justin Trudeau avaient alors affirmé qu’ils étaient prêts à protéger l’industrie.
Des négociations auront lieu entre le Bloc Québécois et le gouvernement. Néanmoins, il est trop tôt pour dire si ces rencontres permettront de protéger l’aluminium, selon le bloquiste.
Les députés de la Chambre des communes procéderont au vote sur l’ACEUM au retour des Fêtes.