Des communautés de recherche philosophique envahissent le PWD

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Par Isabelle Tremblay
Des communautés de recherche philosophique envahissent le PWD
(Photo : Photo Trium Médias - Isabelle Tremblay)

Présente dans 70 pays, la philosophie pour enfants fait son entrée au Pavillon Wilbrod-Dufour (PWD) d’Alma. Née il y a 50 ans, l’approche vise essentiellement à enseigner aux jeunes à développer la pensée critique, attentive et créative.
« On apprend à marcher en marchant et on apprend à penser en pensant », affirme l’enseignante en éthique et culture religieuse, Isabelle Néron.
Elle philosophait avec les jeunes depuis plusieurs années, mais d’une manière conviviale. Depuis le début de l’année, elle a maintenant sa classe à elle. En collaboration avec sa direction d’école, elle a instauré cette approche dans ses groupes du 1erau 5esecondaire.
La disposition de la classe d’Isabelle n’est pas traditionnelle. Les pupitres sont placés en forme de cercle. De chaque côté, des bureaux sont occupés par des observateurs.
Au début du cours, les jeunes font une lecture à voix haute sur un thème adapté.
Ensuite, ils s’inspirent du texte pour soulever des questions en groupe. Ils discutent, échangent et émettent des hypothèses. Tous ensemble, ils apprennent à penser. Ils philosophent. De chaque côté du local, les observateurs regardent en silence les échanges. Des moments riches émergent des discussions.
« Entre eux, les jeunes développent des capacités à discuter, à s’ouvrir et à se remettre en question. Ils apprennent à valider leur pensée, mais d’une manière bienveillante », partage Isabelle Néron.
« Apprendre à penser ensemble devient un mode de fonctionnement dans la vie. Ça ouvre l’esprit à vraiment voir l’autre personne en face de nous et à comprendre ce qui nous entoure. En comprenant les actions ou opinions des autres, on est plus apte à respecter les autres. »
Un WOW pour les ados
La philosophie pour enfants fait un tabac au PWD. Les jeunes en redemandent.
« On apprend la matière qui nous est enseignée, mais d’une manière différente », témoigne Laurent Boulianne, étudiant en secondaire 5.
L’adolescent et ses camarades de classe adorent le concept qu’Isabelle Néron développe à l’intérieur des murs de leur poly.
« On est libre de parler ou pas, mais les gens embarquent. Ça sort de la routine. C’est différent », ajoute Rafael Jean.
« On peut dire ce que l’on pense. Personnellement, ça m’a appris à mieux me connaître », raconte Tamara Gaudreault.

Exit les préjugés
« Mon but, c’est vraiment d’enrayer les jugements, mais aussi de favoriser le climat de respect et d’écoute. Si tous les gens faisaient de la philo pour enfants, le monde serait beaucoup plus ouvert et bienveillant », croit Isabelle Néron.
@R: Pour s’approprier la philosophie pour enfants, l’enseignante a suivi différentes formations à l’Université Laval depuis 2011. Elle a expérimenté ses apprentissages dans sa vie quotidienne avant de développer la formule dans sa classe. « C’est facile de juger les actions ou les opinons des autres. Mais se positionner afin de trouver des raisons pour valider notre jugement est beaucoup plus difficile. Lorsque l’on se positionne sur une habileté de penser, on constate parfois que notre jugement n’était pas fondé. »
Un exemple
Au cours de ses perfectionnements, l’Almatoise a fait connaissance avec le professeur de la Faculté de philosophie de l’Université Laval, Michel Sasseville. Auteur de plusieurs ouvrages, il est responsable des programmes de formation en Philosophie pour les enfants.
« Il faut apprendre à penser par et pour soi-même, avec les autres. En communauté, il y a de très beaux moments de partage », dit-il.
« Les impacts sont incroyables sur certains jeunes.C’est magique l’émerveillement que l’on voie dans leurs yeux lorsqu’ils constatent qu’ils ont réussi à aller plus loin que leur nez », ajoute Isabelle Néron.
Michel Sasseville se rendra dans les classes de Mme Néron au début du mois de février. Pendant quelques jours, il filmera les communautés de recherche pour de préparer du matériel didactique qui sera intégré dans le cours intitulé L’observation en philosophie pour les enfants.

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7 thoughts on “Des communautés de recherche philosophique envahissent le PWD

  1. Bonjour. Je suis enseignant au secondaire à la Cité étudiante de Roberval. Je pratique aussi depuis 8 ans de la CRP avec mes élèves de sec. 4 et 5. Ma collègue Karine Cloutier fait ka même chose à la polyvalente de Normandin. Alors pour vous dire que ça existe aussi ailleurs dans la région. Si vous avez besoin de plus d’informations , il me fera plaisir de vous en donner.

  2. Bonjour. Je suis enseignant au secondaire à la Cité étudiante de Roberval. Je pratique aussi depuis 8 ans de la CRP avec mes élèves de sec. 4 et 5. Ma collègue Karine Cloutier fait ka même chose à la polyvalente de Normandin. Alors pour vous dire que ça existe aussi ailleurs dans la région. Si vous avez besoin de plus d’informations , il me fera plaisir de vous en donner.

  3. Merveilleux! Trois fois Bravo à cette enseignante qui a mis temps et énergie pour se former.
    Je trouverais tellement formidable qu’il y ait la même chose au primaire, dans toutes les classes, à tous les âges, car je trouve qu’il faut commencer très tôt à former les esprits à penser, à discuter sans jugement, à être dans l’inclusion.
    J’ai reçu la formation SEVE (Savoir Être et Vivre Ensemble) à Québec pendant 4 fins de semaine., en 2017 et Michel Sasseville y donnait un atelier. Une école pourrait demander la formation, une commission scolaire pourrait libérer de l’argent pour former ses professeurs . C’est tellement extraordinaire de voir les effets sur les enfants!
    Que les graines semées par Isabelle rejaillissent sur un plus grand nombre dans un avenir prochain!

  4. Merveilleux! Trois fois Bravo à cette enseignante qui a mis temps et énergie pour se former.
    Je trouverais tellement formidable qu’il y ait la même chose au primaire, dans toutes les classes, à tous les âges, car je trouve qu’il faut commencer très tôt à former les esprits à penser, à discuter sans jugement, à être dans l’inclusion.
    J’ai reçu la formation SEVE (Savoir Être et Vivre Ensemble) à Québec pendant 4 fins de semaine., en 2017 et Michel Sasseville y donnait un atelier. Une école pourrait demander la formation, une commission scolaire pourrait libérer de l’argent pour former ses professeurs . C’est tellement extraordinaire de voir les effets sur les enfants!
    Que les graines semées par Isabelle rejaillissent sur un plus grand nombre dans un avenir prochain!

  5. Tellement une bonne chose! Je suis moi-même animatrice d’ateliers de philosophie pour enfants, formée par SEVE Canada en 2018 , une Fondation dont justement M. Sasseville est le co-directeur du volet « Philosophie ». J’ai essayé de m’introduire dans les classes de quelques écoles primaires au Saguenay mais malheureusement les budgets très limités sont tous mis dans les activités à l’extérieur. De plus, l’introduction des cours d’éducation à la sexualité cette année prend beaucoup de leur temps pour leur formation et il n’y a plus de place dans l’horaire pour des ateliers « philo ». C’est bien dommage mais, avis aux enseignants du primaire et directions, je suis prête à le faire bénévolement pour commencer tellement j’y crois, tellement enrichissant pour nos jeunes et ça aide beaucoup pour enrayer la violence et l’intimidation! L’insérer dans les cours d’éthique est l’idéal et cadre tout-à-fait avec le programme de l’école québécoise! Bravo à Mme Néron!

  6. Tellement une bonne chose! Je suis moi-même animatrice d’ateliers de philosophie pour enfants, formée par SEVE Canada en 2018 , une Fondation dont justement M. Sasseville est le co-directeur du volet « Philosophie ». J’ai essayé de m’introduire dans les classes de quelques écoles primaires au Saguenay mais malheureusement les budgets très limités sont tous mis dans les activités à l’extérieur. De plus, l’introduction des cours d’éducation à la sexualité cette année prend beaucoup de leur temps pour leur formation et il n’y a plus de place dans l’horaire pour des ateliers « philo ». C’est bien dommage mais, avis aux enseignants du primaire et directions, je suis prête à le faire bénévolement pour commencer tellement j’y crois, tellement enrichissant pour nos jeunes et ça aide beaucoup pour enrayer la violence et l’intimidation! L’insérer dans les cours d’éthique est l’idéal et cadre tout-à-fait avec le programme de l’école québécoise! Bravo à Mme Néron!

    1. Isabelle Tremblay, je suis de Chicoutimi et j’aimerais entrer en contact avec vous car je partage vraiment votre vision. Je suis une mamans de trois enfants dont deux d’âge scolaire et je m’implique beaucoup dans leur parcours éducatif. Je m’implique également dans un organisme communautaire-famille et j’aimerais beaucoup y introduire la philo.
      Je vous laisse mon courriel:
      lauriebernard23@hotmail.com

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