Des organismes économiques et chambres de commerce de la région ont lancé l’initiative « Je crois en ma région » pour appuyer les grands projets comme GNL. L’ancienne députée de Jonquière Karine Trudel agira comme porte-parole.
Des représentants d’une dizaine d’organismes économiques et de chambres de commerce de tout le Saguenay–Lac-Saint-Jean ont décidé de faire front commun pour les « grands projets », dont Ariane Phosphate, Métaux Blackrock et le controversé projet GNL Québec.
C’est Karine Trudel, l’ancienne députée de Jonquière, qui a accepté de se faire porte-parole du mouvement, qui se nomme « Je crois en ma région ».
Un oui… conditionnel
Rappelant quelques-uns des arguments avancés par les promoteurs du gazoduc et de l’usine de liquéfaction, la femme politique a appelé à soutenir les grands projets à condition qu’ils respectent les lois environnementales canadiennes et québécoises.
Questionnée à savoir si cela risquait de lier les mains du mouvement, advenant une évaluation négative du BAPE ou de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, Trudel a martelé que le oui du mouvement était conditionnel pour tous les grands projets.
« Des grands projets, il va y en avoir d’autres, donc c’est toujours en respectant les normes mises en place. Notre message est distinct, il nous est propre, c’est à nous ; si les évaluations sont négatives, ce sera à nous de nous ajuster et réviser. »
Argent public ?
Du matériel promotionnel, un site web et une banque de données ont été mis sur pied. Karine Trudel a également admis recevoir un salaire, refusant de préciser la teneur de ce dernier ni la provenance des fonds. Il serait toutefois de 33 000 $ pour une période 4 mois selon les informations qui ont été véhiculées.
Le mouvement critiqué
À peine lancée, « Je crois en ma région » n’a pas manqué de faire réagir. Le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, a rappelé que lui aussi croyait en sa région.
« Le nouveau mouvement parle d’un oui conditionnel à l’évaluation du BAPE, alors qu’on sait qu’il ne couvre pas l’ensemble du projet. Ça manque de sérieux », a-t-il déclaré au Journal, exigeant de nouveau un BAPE plus large.
Par voie de communiqué, Québec solidaire a pour sa part dénoncé l’initiative en la taxant d’être un faux-mouvement.
« Ce n’est pas un mouvement populaire à la défense des intérêts publics, c’est une énième mobilisation des intérêts privés ! », a affirmé Luc-Antoine Cauchon, porte-parole régional de QS. Il a aussi accusé madame Trudel de vendre sa crédibilité à des intérêts privés.