Les élus de Ville d’Alma sont en accord avec les grands principes de la Déclaration citoyenne d’urgence climatique. Cependant, ils ne sont pas prêts à signer le document les yeux fermés car en bout de ligne, plusieurs éléments contenus dans cette déclaration risquent d’engendrer des coûts importants dont on veut analyser l’impact à court, moyen et long terme.
C’est un peu ce qui résume le passage de quelque 75 citoyens venus rencontrer les élus de Ville d’Alma pour les inciter à signer le document comme l’on déjà fait plusieurs municipalités du Québec ces dernières semaines.
Véronique Côté, au nom de ces citoyens, a fait une longue présentation aux élus, le tout entrecoupé de certains commentaires du maire Marc Asselin qui dévoilait progressivement les intentions du conseil sur la question tout en rappelant les nombreux efforts consentis par Ville d’Alma dans bien des domaines où la question de l’environnement est présente.
Questionnement
« Depuis quelques semaines, des citoyennes et citoyens de partout au Québec rencontrent leurs conseils municipaux pour leur faire endosser la Déclaration d’Urgence Climatique. Déjà, plus de 150 municipalités appuient la déclaration et des milliers de personnes (plus de 200 000) ont signé le Pacte pour la transition. À titre de simples citoyens-nes d’Alma, nous aimerions connaître l’opinion de nos élus-es sur le contenu de ce texte inspiré de la Déclaration universelle d’urgence climatique, version originale, qui sera remise au greffier, en complément de présentation », a lancé dès le départ Véronique Côté.
Et de poursuivre: « L’augmentation grandissante des gaz à effet de serre a amené les scientifiques à confirmer que nous sommes en crise climatique. Notre société se dirige à court terme vers une catastrophe appelée bouleversement climatique abrupt et irréversible qui menace la civilisation et la vie sur terre. Considérant que les actions inadaptées des acteurs politiques des gouvernements en place sont insuffisantes pour contrer le phénomène, nous estimons que notre municipalité – par l’entremise de nos élus-es, peut et doit mettre l’épaule à la roue parce qu’il y a péril en la demeure », affirment les citoyens présents.
Véronique Côté a par la suite amené différents exemples au niveau de l’agriculture, de l’économie, de la santé humaine, de l’environnement.
Les trois chantiers qui semblent prioritaires sont ceux de l’alimentation, du transport et de la participation citoyenne.
On demande donc à Ville d’Alma de signer le document et d’exercer un leadership pour que Lac St-Jean Est se joigne à ce mouvement. Côté transport, à très court terme, le serviceTaxibus pourrait-il être revu et amélioré afin que le nombre d’usagers et l’achalandage puissent continuer d’augmenter ? Par ailleurs, serait-il possible d’exiger que les voitures utilisées soient propulsées pas des systèmes hybrides ou électriques ?
D’autre part, pendant sa réflexion sur des mécanismes de participation citoyenne, la Ville d’Alma pourrait-elle commencer par intégrer des membres citoyens à son Comité de Développement Durable?
Finalement, ne pouvant évaluer l’état d’avancement des démarches entreprises par la Ville pour son plan stratégique en DD, le Conseil municipal peut-il confirmer son engagement à devenir une Communauté durable, visant un bilan énergétique Carboneutre et/ou en s’inscrivant dans le marché volontaire de la Bourse du carbone ?
Les citoyens présents ne s’attendaient pas à des réponses immédiates.
Le maire Marc Asselin a relevé de multiples actions menées par la ville dans le sens des demandes des citoyens, mais il a rappelé le grand principe que toute chose a un prix et le conseil va prendre le temps de bien analyser le document, la nature des demandes et tenter de mettre chiffrer les efforts que cela représente.
« On va prendre ce que vous demandez, on devra étudier cela en conseil car on est tous des élus qui représente la population globale… Cependant, il faut faire attention jusqu’où on peut aller au détriment d’autres. On est tous d’accord d’appuyer votre projet, mais jusqu’à quel coût et quand est-ce qu’on va le faire et quelle étape on va prendre. Va falloir regarder cela calmement et y aller avec le mandat que l’on a à faire là et les autres qui vont venir », souligne Marc Asselin.
Ce dernier met notamment garde contre l’effet domino de mettre de l’avant de telles recommandations, notamment sur les finances de la ville et le compte de taxes des citoyens.
« On accepte ce que vous amenez ce soir, on regarde tout ce que vous nous demandez et on verra bien au fil du temps jusqu’où la ville est prête à aller dans ces dossiers là et qu’est-ce que ça va prendre comme argent et on va faire quoi avec le budget. C’est aussi simple que ça », a répliqué le maire Asselin en finale.
Ville d’Alma en accord avec l’environnement mais pas prête à signer la déclaration
