Un couple d’entrepreneurs de la région créé et fabrique des chambres hyperbares exportées partout au Canada et en Europe. 1,5 M$ ont été investis dans leur usine d’Alma.
Yannick Montgrain a longtemps travaillé dans la réparation de chambres hyperbares haute pression, utilisé entre autres dans les hôpitaux. Il a pris la décision de se lancer en affaire il y a trois ans en fondant l’entreprise YADA Hyperbare, qui se spécialise dans la fabrication de caissons à basse pressurisation.
Dirigée de pair avec sa conjointe Marie-Odile Larouche, l’entreprise est l’une des seules au monde à concevoir et vendre des produits du genre. Les deux entrepreneurs ont choisi d’accélérer leur cadence en investissant plus de 1,5 M$ dans leur usine, située dans le quartier Delisle, à Alma. Ils se doteront ainsi d’une salle d’exposition et offriront également des séances de thérapie hyperbare.
Fabriqués ici
Aux abords de la route régionale, le bâtiment qui accueillait autrefois la salle Coronet a bien changé. YADA y a aménagé une aire de 12 000 pieds carrés où les chambres sont produites. C’est 10 employés qui s’affairent à fabriquer celles-ci, à la main, avec de l’équipement industriel fait sur mesure.
Les entrepreneurs sont fiers de manufacturer leurs appareils dans la région. « À l’heure actuelle, on fait presque tout à l’interne, le peu de sous-traitance que l’on donne est confié à des gens d’ici ; c’était important pour nous », souligne Yannick Montgrain.
Vu la demande et les nouveaux services qui seront offerts à leur établissement, le couple prévoit engager une dizaine de personnes supplémentaires dans les prochaines années. Sans dévoiler leurs chiffres d’affaires, ils affirment produire plusieurs centaines de chambres chaque année.
Prêt pour le futur
Le confort et la qualité de leurs chambres hyperbares sont prioritaires pour eux. Ils expliquent fièrement qu’elles sont conçues avec des textiles et des pièces de qualité médicale qui proviennent des meilleurs fournisseurs de la planète.
Le choix d’opter pour des matériaux supérieurs est motivé par une éventuelle utilisation médicale de leur appareil. Bien qu’ils ne clament pas que leurs produits guérissent quoi que ce soit, ils sont conscients que la recherche évolue rapidement et veulent satisfaire aux normes les plus élevées.

Une thérapie prometteuse mais pas médicale
La technologie hyperbare à haute pression est utilisée depuis plusieurs décennies dans les hôpitaux. Sa déclinaison à basse pression serait prometteuse pour certains enfants victimes de paralysies cérébrales, mais pas considérée comme un traitement médical.
L’oxygénothérapie, de son nom exact, sert à mieux oxygéner les organes du corps humain. Le principe est de placer un sujet dans un endroit hermétique où une pression est créée artificiellement. Le procédé ferait en sorte que le corps absorbe plus d’oxygène.
YADA Hyperbare est très claire cependant : il ne s’agit pas d’un traitement médical. L’oxygénothérapie demeure, pour l’instant, dans domaine du mieux-être. Elle permettrait d’améliorer la qualité de vie de personnes atteintes de certaines maladies, sans toutefois les guérir.
« Ce qu’on dit aux gens c’est que c’est comme si vous faites du sport, que vous vous alimentez bien, que vous dormez bien ; vous avez une belle hygiène de vie, ça rentre un peu là-dedans », résume Marie-Odile Larouche, de YADA Hyperbare.
La technologie sert depuis de nombreuses années aux athlètes, mais certaines études lui attribuent des bienfaits chez les enfants aux prises avec différentes paralysies cérébrales.
Pressions de la CAQ
Alors dans l’opposition, la CAQ avait fait pression avec succès sur le ministère de la Santé pour donner à l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) le mandat de mettre à jour les études scientifiques. Le cabinet de la ministre de la Santé, Danielle McCann, confirme être en attente des recommandations de l’Institut. La question sera examinée avec ouverture par le gouvernement.
L’INESSS prépare effectivement un avis sur l’oxygénothérapie hyperbare pour la paralysie cérébrale. Rejointe par téléphone, l’organisation a dit ne pas pouvoir se prononcer sur un dossier en cours. L’avis sera probablement transmis à la ministre d’ici Noël.
En l’absence de remboursement gouvernemental et d’une reconnaissance formelle, de nombreuses familles se procurent l’équipement au coût de plusieurs dizaines de milliers de dollars. 4 000 enfants québécois seraient atteints de paralysie cérébrale.

Super yannick!