Ce titre peut paraître gros. Énorme, même. Homme de l’ombre, Pascal Horace Dumais ne le mérite pas moins. Certes, il ne serait pas le seul de son groupe à pouvoir le revendiquer, mais fait-il partie de ces quelques personnes? Assurément!
Cette semaine, dans la seconde partie de la série consacrée aux frères Dumais, Pascal Horace Dumais, arpenteur et grand oublié de notre histoire.
Ne cherchez pas le buste de bronze de Pascal Horace Dumais dans la région, il n’y en a pas. Pas d’étoile sur un trottoir, ou une place publique. Point d’école, de musée, ou autres, portant son nom.
Il y a bien son île, L’Île à Dumais, à la pointe de Chambord. Toutefois, cette île porte son nom uniquement parce qu’il y a habité plusieurs années.
Ce nom s’est imposé naturellement, un peu comme le rang Savard porte ce nom, car une famille Savard y était. Ceci n’est pas une reconnaissance, c’est un état de fait.
Au surplus et à la limite de l’insulte, même, Pascal Horace Dumais l’avait baptisé lui-même, cette île. Il la nommait Île Héléna. Très joli nom d’ailleurs, que l’homme avait donné à son petit paradis, en mémoire d’une femme qu’il avait aimé autrefois.
Nous n’en savons pas plus au sujet de cette histoire d’amour, mais par ce geste, Pascal Horace Dumais ouvrait publiquement son coeur au monde. Grand signe de sensibilité, en ces temps où le mâle alpha, des années 1800, n’était pas porté sur les sensibleries, du moins, publiquement.
Source: Société historique du Saguenay, P002,S7,P00158-03
Pascal Horace Dumais était arpenteur de la région. Peu importe où vous êtes en ce moment, si vous êtes au Lac-Saint-Jean, il y a de bonnes chances qu’il y ait été bien avant vous, il y a plus de cent cinquante ans!
Pascal Horace Dumais, simple arpenteur?
Il est vrai que ce métier peut paraître barbant. Nous avons tous l’image d’un solitaire qui plante ses poteaux, en tentant de se débarrasser de maringouins tellement gros, qu’ils pourraient presque avoir des puces. Au premier abord, rien de très sexy pour mériter la postérité.
Dans les paragraphes qui suivent, nous verrons que, non, Pascal Horace Dumais n’était pas qu’un simple arpenteur en guerre contre les mouches noires.
Les origines
Pour ce qui est de la grande famille Dumais, j’en ai amplement parlé dans la première partie de la semaine dernière, consacrée à Sévérin Dumais, frère de Pascal Horace. Alors, je vous invite à y faire un petit saut et revenir. Je vais ici m’attarder spécifiquement à Pascal Horace Dumais.
Pascal Horace Dumais naît à Saint-Georges-de-Cacouna, en août 1836. Il est le fils de Paschal Dumais, notaire, et d’Éléonore Couillard Dupuis. Quelques années plus tard, nous retrouvons la famille à Kamouraska.
Source: Société historique du Saguenay, SHS-P002,S7,P00159-02
Le jeune Dumais étudie, à compter de 1848, au Collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière, tout comme son frère, Sévérin, le fera quelques années plus tard. Il choisit de faire des études commerciales, mais très tôt, il révèle un talent pour le dessin.
Un premier voyage dans la région
Dumais fait un premier voyage dans la région, en 1851, dans la foulée des efforts de colonisation d’Hébertville ,du curé Nicolas-Tolentin Hébert. En 1851, seule Hébertville compte une centaine de colons.
Sauf pour les Amérindiens et quelques familles éparses, tout le reste est encore vierge. Le futur arpenteur est encore bien jeune, puisqu’il n’a alors que quinze ans.
Source: Atlas du Saguenay-Lac-Saint-Jean, UQAC
Nous ne savons pas si c’est ce voyage qui donna le goût au jeune Dumais de devenir arpenteur, mais l’année suivante, il fait des études chez un ingénieur civil et en 1853, il choisit définitivement son métier, en devenant élève de l’arpenteur Duncan Stephen Ballantyne.
L’influence du maître
Malheureusement, il ne reste plus grand-chose des travaux de l’arpenteur Ballantyne, qui oeuvra, à partir de 1823, surtout dans la région de Rimouski, mais également au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Après avoir travaillé au Saguenay, en 1845, c’est lui le premier qui fit le plan d’arpentage d’Hébertville en 1849, à la demande du curé Hébert.
La Société Historique du Saguenay possède, dans ses archives, ce précieux plan. Évidemment, à ce moment, il n’y a pas encore d’habitations.
Toutefois, nous savons que Ballantyne ne se contentait pas seulement de faire des relevés et planter des poteaux. Très souvent, ses plans étaient étoffés de dessins, représentant les lieux explorés.
Cette façon de faire influencera le jeune Pascal Horace, quelques années plus tard. Je rappelle ici que Dumais avait un talent naturel pour le dessin. Il saura se servir de ce talent, tout comme son maître, mais avec sa personnalité bien à lui.
Plusieurs années d’études et trop jeune pour être arpenteur!
C’est donc de 1853 à 1856 que Pascal Horace Dumais s’applique à devenir arpenteur chez Ballantyne. Étant trop jeune pour passer ses examens, il devra attendre 1857 avant de recevoir, enfin, son diplôme.
Établissement définitif au Lac-Saint-Jean
En 1858, Dumais déménage pour de bon dans la région. Tout naturellement, il achète quelques lots à Hébertville et défriche. Il débute, à ce moment, sa carrière d’arpenteur. Il a vingt-deux ans à peine.
Son mariage
Pascal Horace Dumais se maria sur le tard, en 1881, à l’âge de 45 ans. Son épouse, Marie-Thérèse Tremblay, est native de Baie-Saint-Paul, mais demeurait à Chambord depuis longtemps, puisque le paternel, Théodule Tremblay, y avait déménagé la famille.
Source: Société historique du Saguenay, SHS-P002,S7,P00287-03
Le couple Pascal Horace Dumais et Marie-Thérèse Tremblay n’eurent qu’un seul enfant, Éléonore Dumais. Éléonore étant le prénom de la mère de Dumais.
Toutefois, dans les registres, nous trouvons un petit détail intéressant. Le nom complet de l’enfant était Anna Marie Hélène Éléonore.
Impossible de ne pas remarquer Hélène dans la composition du nom. Une référence à l’amour de jeunesse de Dumais? Peut-être…
En 1905, Éléonore Dumais se maria à Fortuna Bergeron, toujours à Chambord. Ils eurent une fille qu’ils baptisèrent… Éléonore, la troisième du nom. Autre fait intéressant, cette troisième Éléonore ne décéda que très récemment, en 2007, à l’âge de cent ans!
Les territoires
Si nous nous attardons strictement à son travail d’arpenteur, Pascal Horace Dumais a repoussé les limites de la qualité descriptive. Il serait impossible de calculer le nombre de kilomètres parcourus au fil de sa carrière.
La liste des territoires qu’il a arpentés est sans fin, mais pour n’en nommer que quelques-uns, soulignons Hébertville et les environs, Alma et les environs, les grands secteurs Chambord, Roberval et Normandin.
Source: BAnQ, année non connue
Tout ceci, c’est sans parler de toutes les rivières qu’il explora, prenant des notes, décrivant les lieux, faisant ses recommandations au gouvernement. Entre plusieurs autres, nommons la Péribonka, Manouane, Betsiamite, Mistassibi, Bostonnais, Kiskissink, etc.
Entre 1882 et 1885, il ira même vivre dans l’ouest canadien pour participer au tracé du chemin de fer Canadien Pacifique.
Source: BAnQ
Il participa à l’élaboration du tracé du chemin de fer du Lac-Saint-Jean. Il était l’un des membres de l’équipe mythique, qui fit le trajet en plein bois pour identifier les meilleurs endroits pour le tracé.
Cette équipe, hétéroclite à souhait, était composée de Dumais, du marchand Euloge Ménard et du curé (!) Ernest Lizotte. Comme on dit, dans un petit village, si tu veux que quelque chose arrive, il faut que ça soit toi qui l’organise!
Travailler sans relâche
Tout au long de ces années, Dumais travaille comme un forçat. Un poteau à la fois, il découvre la région, centimètre par centimètre. Chaleur, pluie, neige, rien ne l’arrête. Il plante sa tente et rédige ses notes, fait ses observations et dessine…
Décrivant chaque vallon, chaque bout de terrain, il observe la nature et en tire des leçons.
Ses cahiers d’arpentage des trésors de détails
Normalement, il n’y a rien de plus indigeste à lire qu’un cahier d’arpentage. Ce document est censé servir, plus tard, à établir les prix de vente et la grandeur des lots, en lien avec la qualité, ou non, de ce que l’arpenteur y a trouvé.
Un secteur possédant un bon pouvoir hydraulique, ou une essence d’arbre recherchée, vaudra nécessairement plus cher qu’un sol sablonneux.
C’est, en théorie, un document ennuyant comme la pluie. Sauf si c’est Pascal Horace Dumais qui l’a rédigé.
Si, lors de longs passages, il se contente de faire son travail, nous tombons souvent, sans doute au hasard de son inspiration du moment, sur un bout de texte qui n’aurait rien à faire là, selon les normes de l’arpentage.
Un bel exemple, qui illustre mon propos, date de 1866. À ce moment, Pascal Horace Dumais est à arpenter la partie tout juste au nord de la réserve amérindienne de Pointe-Bleue, qui a à peine une dizaine d’années à ce moment.
Source: Carnet d’arpentage de Pascal Horace Dumais
Soudainement, entre deux descriptions neutres des lieux, nous y trouvons cette observation, surprenante et, ma foi, dont nous pourrions encore discuter aujourd’hui. Ce mot s’adressait au commissaire des terres du Québec:
«Je prends la liberté de vous faire remarquer que la Réserve des Sauvages, telle qu’elle se trouve aujourd’hui, d’après la dernière subdivision, paralyse encore jusqu’à un certain point les terres qui l’entourent.
Les Sauvages du lac sont peu nombreux et ce n’est pas dans la culture de la terre qu’ils cherchent leur subsistance. La chasse est leur principale ressource et leur passion favorite et ils n’ont besoin, au retour de leur longue course dans l’intérieur, que quelques pieds de terre pour asseoir leur tente et quelque bois de dérive pour alimenter leur feu.
Lorsque ce terrain leur fut réservé, ils s’empressèrent, à l’exemple des blancs, leurs voisins, de faire des abattis sur les bords du lac et d’élever des habitations. Quelques-uns même semèrent quelques grains et patates. Mais la plus grande partie a été abandonné et une nouvelle pousse d’arbres promet une forêt en peu d’années.
Les amis de la Colonisation du Saguenay, sont tous d’opinion que, pour l’avantage des Sauvages, qui ne font aucune culture valant la peine et pour la prompte ouverture du township Ouiatchouan, un rang soit ajouté à la dernière subdivision, empiétant ainsi de 28 arpents sur le terrain réservé.
Ce qui laisserait un espace plus que suffisant aux Sauvages qui voudront exercer leur capacité agricole.»
L’idée de choisir ce passage en particulier, dans les écrits de Dumais, n’est pas de juger si oui ou non il avait raison.
Le point ici est de mettre en lumière la conscience sociale de l’homme, qui, avec son talent d’observateur, ne pouvait s’empêcher de donner son opinion dans un contexte qui ne s’y prêtait pas.
Des tonnes de détails météo!
À bien des égards, si nous faisons fi des écrits techniques, ses cahiers d’arpentage sont un journal intime. Pas qu’il entre dans ses sentiments profonds, mais nous savons, presque heure par heure, ce qu’il a fait et quand il l’a fait.
Vous désirez connaître le temps de la seconde semaine d’octobre, il y a cent cinquante-deux ans? voici:
Source: Carnet d’arpentage de Pascal Horace Dumais
Le Naturaliste
Observer la nature était une passion pour Dumais. Sur sa ferme à Chambord, il élevait plusieurs espèces d’oiseaux, des pintades, et même des paons!
Il identifiait les outardes avec des bagues, pour pouvoir les retrouver au printemps suivant, lors de leur retour.
Il vivait avec des pintades qui lui tiraient la barbe, des centaines de pigeons et de lapins. Sur son domaine, pas question de faire mal à quelque animal que ce soit.
Son respect pour la nature était immense!
L’écrivain
Il décrivait, et écrivait… Plusieurs de ses textes parurent dans le Canadian Illustrated News. Géologue, sans en porter le titre, l’un de ses textes fit polémique à l’époque et ceci pour deux raisons.
Dans le milieu des années 1890, Dumais émit une théorie (qui s’avéra fausse par la suite), comme quoi le Saguenay-Lac-Saint-Jean avait peut-être été créé par un grand cataclysme, quelques millénaires plus tôt.
Cette théorie, osée pour l’époque, fit jaser.
L’autre raison de ce bruit ambiant fût que le célèbre auteur, Arthur Buies, par ailleurs ami de Dumais à ce moment, reprit la théorie de l’arpenteur, mais à son compte.
Source: BAnQ
Que Pascal Horace Dumais ait eut, ou pas, raison sur la véracité de cette théorie n’est pas très important, vu les connaissances de l’époque. Ce qui compte, c’est de constater son talent pour observer et tenter d’expliquer les choses de la nature qui l’entouraient.
En 1871, il lança le tout premier journal de la région, La voix du lac, qui ne parut qu’une seule fois, mais démontre le désir de l’homme de doter le Lac-Saint-Jean d’une voix distincte.
L’artiste
Si ses écrits étaient d’une grande qualité littéraire, que dire de ses talents de dessinateur… Le plus souvent, l’inspiration lui venait pendant ses travaux d’arpentage. Il tombait sur un lieu intéressant pour lui et dessinait la scène, avec brio.
Voici un exemple parfait de ce que je viens de décrire. Nous sommes en 1901. À ce moment, Dumais est à Kiskissink pour arpenter le secteur. Il prend sans doute les notes habituelles dans son carnet officiel, puis, il dessine ce plan des habitations sur place:
Source: BAnQ
C’est déjà bien et mieux que plusieurs. Profitant sans doute de ses temps libres et inspiré par la scène de ce petit secteur, en théorie bien banale, il en fait un magnifique dessin, que voici:
Source: BAnQ
Nous n’avons pas affaire ici à un arpenteur, mais un artiste. Il ne dessine pas les habitations pour informer le responsable des terres. Il le fait pour lui.
Dans cet unique dessin, nous pouvons y voir un homme pêcher, deux autres dans un canot, un cheval au travail, un homme se promenant, etc. Dumais a vu ces scènes. C’est, en quelque sorte, une véritable photographie de l’époque.
Ici et ailleurs
Lors de son séjour dans l’ouest canadien, il dessina beaucoup et pas seulement des paysages. C’est à lui que nous devons ce magnifique portrait de Louis Riel.
Source: Société historique du Saguenay, P002,S2,D31,P4
Tout comme la gravure de Riel, les deux oeuvres suivantes font toutes parties de la collection de la Société historique du Saguenay.
Cette mention n’a pas été sollicitée de leur part, mais je tiens tout de même à les remercier d’avoir accepté de partager avec nous ces dessins, qui ont un statut bien spécial à la Société historique. Elle possède une vingtaine de ses oeuvres.
Source: Société historique du Saguenay, P002,S2,D31,P9
Source: Société historique du Saguenay,SHS-P002,S2,D31,P3.3
Une maison particulière
La semaine dernière je vous promettais une petite curiosité concernant la maison du frère de Pascal Horace Dumais, Sévérin Dumais. Située à Hébertville, cette maison a évidemment abrité Pascal Horace Dumais lors de ses visites, mais là n’est pas le point d’intérêt.
Je vous présente ici la maison Dumais d’Hébertville, propriété de Sévérin Dumais.
Photo: Christian Tremblay. Autorisation: Éléonore Côté, propriétaire.
Et maintenant, revoici la maison des parents des frères Dumais, là où ils ont été élevés avec leurs frères et soeurs, dans la région de Kamouraska.
Source: Société historique du Saguenay, SHS-P002,S7,P00159-02
Il est fascinant de constater que l’une des maisons les plus vieilles de la région est en fait une réplique, presque exacte, d’une autre encore plus âgée de Kamouraska. Sans doute que les frères Dumais aimaient bien leur maison d’enfance!
Décès de Pascal Horace Dumais
Pascal Horace Dumais décède le 8 mai 1906, à 69 ans, à Chambord, dans son petit paradis. Si la nouvelle de ce décès fait grand bruit dans les journaux de la région, la notice, malheureusement, ne suppose pas une mort paisible…
«Un des citoyens très estimés de Chambord vient de disparaître. M. Pascal Horace Dumais vient de s’éteindre dans la paix du Seigneur, après une longue et douloureuse maladie. M. Dumais était né à Saint-Georges-de-Cacouna, le 27 août 1836. Il fit ses études au collège Saint-Anne et fut reçu arpenteur-géomètre à l’âge de 21 ans. Outre ses talents d’arpenteur et de géomètre, M. Dumais était écrivain à ses heures, aussi, penseur sérieux en même temps que fin observateur. Ses funérailles ont eu lieu mardi matin à Chambord. Le service a été chanté par Mgr Belley.»
Un grand oublié, qu’il faudrait reconnaître
Même si la chronique historique de cette semaine est particulièrement longue, vous aurez compris que, pour bien saisir ce qu’a été Pascal Horace Dumais pour la région, c’est une vraie biographie, qu’il lui faudrait.
Peut-être qu’ainsi, il serait reconnu à sa juste valeur…
Source: Généalogie du Québec
Découvreur infatigable et arpenteur d’une qualité exceptionnelle, il a marché chaque mètre carré du Lac-Saint-Jean. Naturaliste, il était un amant de la nature et de la vie. Écrivain et penseur, il a influencé son époque. Artiste, il décrivit, avec talent, ce qui l’entourait.
Jeu des comparaisons, exercice périlleux et injuste, mais…
Si Pascal Horace Dumais n’a pas ce qu’il faut pour avoir une digne reconnaissance de sa région, il faudra peut-être déboulonner plusieurs statues d’hommes qui ont eu cette reconnaissance et ont fait moins que lui…
Site Internet Saguenay-Lac-Saint-Jean histoire et découvertes historiques:
https://slsjhistoire.com/
Christian Tremblay, chroniqueur historique
Note: des droits d’auteur s’appliquent aux photographies et images de la chronique. Il est par conséquent interdit de les sauvegarder pour diffusion, sans l’autorisation de la source mentionnée au bas de chacune.
Merci pour cet article intéressant!
Merci pour cet article intéressant!
Je travaille présentement sur l’histoire de St-Ambroise. M. Dumais a arpenté le comté Bourget en 1869-70 et identifié notre territoire Son travail est formidable.